Dior vs Zara : Le miroir aux alouettes de la mode

04/01/2025

Qui n'a jamais été envoûté par les campagnes publicitaires de Dior, ces tableaux de maîtres qui subliment le rêve et l'élégance ? Mais derrière ce vernis de perfection, se cache une réalité moins reluisante : l'accusation de parasitisme qui plane sur Zara. En imitant les codes esthétiques de la célèbre maison de luxe française, le géant de la fast fashion aurait-il franchi les limites de l'inspiration pour s'approprier illégalement l'univers de Dior ? La Cour d'appel de Paris a tranché cette question.

Quels étaient les faits de l'espèce ?

En 2017, Dior lance ses collections Automne/Hiver et Dior Cruise, investissant 21 millions d'euros dans leur promotion. Ces collections, caractérisées par des thèmes distincts et une communication sophistiquée, deviennent rapidement emblématiques. Cependant, Zara, géant de la fast fashion, est accusé de s'être indûment inspiré de ces collections pour créer ses propres lignes de vêtements, profitant ainsi des investissements colossaux de Dior sans en supporter les coûts.

Quelle position ont retenu les juges du fond ?

Le 1er février 2022, la Cour d'appel de Paris confirme la décision du tribunal de commerce, reconnaissant que Zara a profité de l'univers spécifique créé par Dior. Les juges du fond soulignent que l'accumulation des reprises par Zara ne peut être fortuite et caractérise une volonté manifeste de s'inscrire dans le même univers que Dior. Zara est ainsi condamnée à verser la somme de 200.000 € au titre des dommages-intérêts pour avoir détourné la valeur économique individualisée des collections Dior, une valeur construite à force d'investissements et de savoir-faire.

Quel est l'impact de cette décision ?

Cette décision établit que le parasitisme ne se limite pas à la copie directe de modèles, mais inclut également le détournement de l'univers et de la communication d'une collection. Pour Dior, cette victoire juridique renforce la protection de son image et de ses investissements. Pour Zara et d'autres acteurs de la fast fashion, elle impose une vigilance accrue quant aux sources d'inspiration utilisées pour éviter des sanctions similaires.

Conclusion : 

L'affaire Dior contre Zara illustre les défis et les enjeux de la protection des créations dans l'industrie de la mode. Elle rappelle que l'inspiration a ses limites et que le parasitisme, même subtil, peut être sévèrement sanctionné. Dans un secteur où l'innovation et l'originalité sont essentielles, cette décision réaffirme l'importance de respecter le travail et les investissements des maisons de couture de luxe.

Source : CA Paris, 1er février 2022, n° 20/03318 , SARL Zara et a. c/ SA Christian Dior couture

Line JOAS.

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